Le Comité français de l’UICN participera aux 13èmes Assises Nationales de la Biodiversité, du 5 au 7 juillet à Marseille !

À l’occasion des 13èmes Assises Nationales de la Biodiversité (ANB), les Eco Maires et IdealCO en partenariat avec le Département des Bouches-du-Rhône, la Ville de Marseille, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Métropole Aix-Marseille-Provence invitent les acteurs du monde de la biodiversité (Collectivités, services de l’État, associations, entreprises, etc.) à se réunir les 5, 6 et 7 juillet à Marseille, autour de 7 parcours thématiques :

  • Protection et reconquête de la biodiversité
  • Agriculture et biodiversité
  • Biodiversité marine, focus Méditerranée
  • Aménagement des territoires et désartificialisation des sols
  • Les outils économiques, fiscaux et financiers
  • Une société sensibilisée, formée et mobilisée
  • Santé et biodiversité (One Health)

Il s’agira une nouvelle fois d’un événement hybride incluant de nombreuses sessions de rencontres et de partage : séances plénières, ateliers techniques, regards croisés, formats collaboratifs, speed-meeting, projections de documentaires, expositions, visites de sites emblématiques, échanges informels… 

Les Assises nationales de la biodiversité accueillent également la 7ème édition des Assises Nationales des Espaces Naturels Sensibles, comprenant des ateliers et des temps d’échange dédiés aux Départements.

Comme chaque année le Comité français de l’UICN sera présent et interviendra dans plusieurs ateliers auxquels nous aurons le plaisir de vous retrouver :

  • Atelier E1 – Présentation de la démarche “One Health”, 5/07 de 11h15 à 12h45
  • Atelier H3 – Les stratégies départementales en faveur de la nature, 5/07 de 16h15 à 17h45
  • Atelier B6 – Questionnement sur la libre évolution des forêts, 6/07 de 11h15 à 12h45

LE DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHÔNE ADOPTE SA STRATÉGIE DÉPARTEMENTALE POUR LA BIODIVERSITÉ 2022-2027

Depuis longtemps investi dans une ambitieuse politique de préservation de la biodiversité, concrétisée notamment par 18000 hectares de son territoire classé en espaces naturels sensibles, le Département des Bouches-du-Rhône est désormais doté de sa stratégie départementale pour la biodiversité (SDB13) à horizon 2027. Ce travail est le fruit d’un partenariat engagé depuis 2018 avec le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), mené en concertation avec les experts du Comité scientifique et technique partagé entre le Département et la Métropole.

Les compétences du Département mises au service de la biodiversité : une stratégie transversale

L’élaboration de la SDB13 montre en particulier sa force au niveau des thématiques mobilisées, intégrant l’enjeu de la biodiversité à l’ensemble des politiques publiques déployées sur le Département. Le programme d’actions prévu dans la SDB13 va ainsi au-delà des habituels modes d’intervention, et met en perspective la question de la préservation de la biodiversité au regard des compétences et des multiples thématiques traitées par le Département. L’ensemble des services se sont ainsi associés à la démarche, dans une réflexion conjuguant les questions de biodiversité avec notamment les sujets de la santé, de l’insertion, de la jeunesse et de l’éducation, des transports, de l’énergie, de la transition alimentaire, du tourisme, de la culture… Les directions concernées ont ainsi proposé différents projets à intégrer au plan d’actions pendant sa construction, et continueront à participer à sa mise en œuvre.

Avec sa mise en œuvre, le Département précise sa volonté d’ériger la biodiversité comme un enjeu transversal dont la protection et la reconquête ne concernent pas seulement les acteurs déjà actifs sur la thématique, mais également ceux qui ont le potentiel pour s’impliquer davantage.

Une stratégie bâtie sur 3 piliers

Le document cadre : diagnostic de la biodiversité, enjeux partagés et plan d’actions

Le diagnostic réalise l’état des lieux des caractéristiques de la biodiversité départementale, ce qu’elle représente, et ses connexions avec les activités du territoire.

Celui-ci permet d’identifier et de hiérarchiser les principaux enjeux du territoire au regard de la préservation de la biodiversité, partagés par les différents secteurs, posant ainsi les fondations du plans d’actions.

Avec une soixantaine de fiches réparties en 7 enjeux chapôs, le plan d’actions traduit la SDB13 en actions concrètes pilotées par les différentes directions du Département, en s’appuyant sur de nombreuses collaborations avec leurs partenaires. Initié en 2022, il se prolongera sur les années à venir et pourra être amené à évoluer en fonction des nouveaux besoins identifiés.

Tableau de bord des aires protégées

Réalisé en 2020 par le Comité français de l’UICN, le Tableau de bord des aires protégées du département des Bouches-du-Rhône est directement inspiré de l’initiative Protected planet, lancée en 2012 par le Centre mondial de surveillance de la conservation de la nature du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP-WCMC), avec le soutien de l’UICN et de sa Commission Mondiale des Aires Protégées (CMAP).

Il fournit une importante source d’informations notamment pour visualiser la répartition des aires protégées dans le département, leur représentativité écologique et leur connectivité, évaluer l’efficacité de leur gestion et l’équité de leur gouvernance, ou encore identifier les zones importantes pour la biodiversité.

Jeu d’indicateurs départemental de la biodiversité

En dressant un portrait territorial de la biodiversité, suivi au cours du temps, les indicateurs représentent une manière d’évaluer l’efficacité des actions mises en œuvre. Ils pourront être utiles aux différents décideurs pour traiter les diverses questions relatives à la biodiversité du territoire. L’élaboration d’un jeu d’indicateurs départemental s’insère ainsi dans la logique de la SDB13.

Une vingtaine d’indicateurs ont pour l’instant été retenus à travers le cadre général DPSIR (forces motrices, pressions, état, impacts, réponses), afin de préciser le travail de diagnostic et de contribuer au suivi de la stratégie.

Zoom sur les 7 enjeux chapôs

  1. Une collectivité exemplaire
  2. Des écosystèmes fonctionnels et résilients face au changement climatique
  3. Un aménagement du territoire respectueux de la nature privilégiant la sobriété foncière
  4. Une transition vers des filières durables intégrant pleinement les enjeux de biodiversité
  5. Une amélioration de la connaissance de la biodiversité départementale et de la diffusion de ses enjeux auprès des publics
  6. Un patrimoine naturel au cœur de l’identité du département et du bien-être de ses habitants
  7. Le développement d’une approche commune dite “one health” entre les sujets de la santé humaine, de l’environnement, de la préservation des espèces
A l’occasion des Rencontres départementales de la nature le 30 novembre 2022 à Marseille, le Département des Bouches-du-Rhône présentait sa première Stratégie départementale de la biodiversité adoptée en octobre 2022.

Fortement impliqué depuis plus d’une dizaine d’années dans le développement et le renforcement des stratégies territoriales pour la biodiversité (STB), notamment à travers la publication de nombreux travaux de référence sur ce sujet, le Comité français de l’UICN accompagne le Département des Bouches-du-Rhône dans cette démarche depuis plusieurs années. Nous tenons à souligner qu’une des clés de la réussite d’une STB réside dans la dynamique collective à créer et à faire vivre pour une mise en œuvre opérationnelle et efficace de son plan d’action. Pour cela, il est essentiel de garantir des moyens financiers et humains suffisants pour mener à bien les actions dans la durée.

RETOUR SUR LA RÉUNION “COLLECTIVITÉS FRANCOPHONES & BIODIVERSITÉ” DU COMITÉ FRANCAIS DE L’UICN DU 16 DÉCEMBRE 2022

Dans le cadre de ses travaux sur les actions portées par les collectivités territoriales en faveur de la biodiversité à l’international, le Comité français de l’UICN et son groupe de travail « Collectivités & Biodiversité » (GTCT) ont organisé une première réunion dédiée au thème « Collectivités francophones & Biodiversité » le vendredi 16 décembre 2022 après-midi. L’événement a laissé la parole à des représentants de différentes collectivités françaises et francophones au cours de deux sessions d’échanges, afin de faire découvrir des exemples de coopérations décentralisées « Biodiversité » puis de partager leurs initiatives inspirantes et bonnes pratiques pour la biodiversité.

Introduction

Présentation du Comité français de l’UICN, son groupe de travail « Collectivités & Biodiversité », et ses travaux autour de la coopération décentralisée « biodiversité »

Valérie Moral, chargée de mission « Collectivités & Biodiversité » – Comité français de l’UICN

Session 1 : Exemples de coopérations décentralisées « biodiversité » entre collectivités françaises et francophones

Eurométropole de Strasbourg & Ville de Montréal (Canada)

Projet général pour « repenser la ville en transition avec les citoyens », cette coopération donne la part belle à l’intelligence collective et l’échange d’expertise en misant sur une double transversalité horizontale (mobilisation interservices sur des sujets de biodiversité entre autres) et verticale (implication des élus, des techniciens et des citoyens). À travers l’exemple des projets de végétalisation urbaine déjà menés dans les deux territoires et des systèmes de concertation citoyenne associés, les intervenants insistent sur la nécessité de faire évoluer les pratiques afin d’agir plus efficacement et plus globalement sur la transformation du tissu urbain existant, le citoyen devenant davantage acteur de la transition socio-écologique dans un cadre convenu avec la collectivité.

Pierre Zimmermann, Mission stratégie de la transformation écologique et économique du territoire – Eurométropole de Strasbourg

Jean-François Simoneau, Conseiller en planification et gestion de projets – Ville de Montréal

Région Nouvelle-Aquitaine & Région du Plateau Central (Burkina Faso)

Présentation de l’accord de coopération décentralisée conclu entre la Région Nouvelle-Aquitaine et la Région du Plateau Central (Burkina Faso). En partant du besoin des populations à l’échelon local, l’accompagnement de la Région sur de petits projets a permis de réaliser deux actions principales avec de multiples co-bénéfices : amélioration des conditions de vie, diminution de certains risques sanitaires, renforcement de la sécurité alimentaire, lutte contre la déforestation et contre la dégradation des sols agricoles.

Sylvain Davila, Chargé de mission Coopération internationale – Région Nouvelle-Aquitaine

Département de l’Isère & Réserve naturelle communautaire du Boundou (Sénégal)

Partenariat politique et technique en vue de transformer la zone de chasse du Boundou (Sénégal) en réserve naturelle communautaire, et de rédiger son premier plan de gestion. Intégrée au réseau d’espaces naturels sensibles du Département, la réserve naturelle communautaire du Boundou bénéficie en particulier d’un accompagnement financier du Département à travers la taxe d’aménagement. Le projet a montré des résultats significatifs en termes de développement local et d’éducation à l’environnement : accès à l’eau, écotourisme, diversification des filières, renforcement des capacités, actions dans les écoles…

Marie-Anne Chabert, Chef du Service Patrimoine naturel – Département de l’Isère

Marie Thiberville, Chef de projet Plans de gestion Service Patrimoine Naturel – Département de l’Isère

Abdou Diouf, conservateur de la Réserve Naturelle Communautaire du Boundou

Session 2 : Retours d’expériences inspirantes de collectivités francophones

République et Canton de Genève (Suisse)

Présentation du contexte national suisse puis de la Stratégie Biodiversité 2030 définie à l’échelon du Canton de Genève. Transversale, celle-ci compte 12 champs d’application (infrastructures écologiques, forêt, cours d’eau, aires agricoles, espace bâti, sensibilisation, outils administratifs et politiques…) et a été précisée dans le plan d’actions 2020-2023 déclinant chaque chapitre de la stratégie en actions. Différents focus sont faits sur le programme Nature en ville, l’accompagnement des communes, et le rapprochement entre les sujets Climat et Biodiversité (présentation visuelle des co-bénéfices). Présentation de la démarche « Eau en ville » visant à impulser un changement de pratiques en matière de gestion des eaux pluviales, notamment grâce aux solutions fondées sur la nature.

Delia Fontaine, Responsable Programme nature en ville – République et Canton de Genève

Gaëtan Seguin, Co-pilote de la démarche Eau en Ville – République et Canton de Genève

Ville d’Abomey-Calavi (Bénin) & ACED

Projet de 2 ans porté par l’ACED et la Ville d’Abomey-Calavi (Bénin) entre 2022 et 2023 mettant en œuvre l’emploi de solutions fondées sur la nature (SfN) pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux. Constatant différents problèmes engendrés par la très forte urbanisation du territoire, les actions de renaturation (aménagement d’espaces verts, de jardins-fermes communautaires, accroissement de la canopée urbaine) ont apporté des solutions notamment aux risques d’inondation, d’insécurité alimentaire, de chaleur extrême, et accru le confort général des habitants. Le concept de SfN restant récent, il est essentiel d’informer puis de former les équipes techniques. Plusieurs leçons sont à retenir : les SfN sont efficaces sur une échelle sociale et écologique pertinente, leur viabilité économique est primordiale sur le long terme, et il faut tenir compte dans leur financement et leur planification de la participation et l’inclusion des populations.

Abel Dupond, Responsable de la gestion des ressources forestières – Ville d’Abomey-Calavi

Rodrigue Castro Gbedomon, Directeur des Recherches et de l’Apprentissage – ACED

Ville de Lausanne (Suisse)

Présentation de la politique de nature en Ville de Lausanne à travers son document cadre « Concepts directeurs nature en ville » validé en 2018 pour répondre aux enjeux de biodiversité. Parmi les grands axes : la nature dans un contexte de densification du bâti, l’intégration des continuités écologiques dans la planification, et la connexion des espaces verts urbains. Pour réaliser bon nombre d’actions, le document s’appuie sur le Réseau écologique urbain lausannois, construit à partir d’un diagnostic et de la cartographie des zones stratégiques du territoire, ainsi que différents outils de planification. L’élaboration d’un plan d’actions Biodiversité est en cours afin de renforcer la transversalité de cette politique.

Fanny Allienne-Falconnet, Cheffe Division Nature – Ville de Lausanne

De nouvelles éditions « Collectivités francophones & Biodiversité » seront organisées sur des thématiques variées (désimperméabilisation des sols, solutions fondées sur la nature, implication citoyenne…).

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter (fabien.kufel@uicn.fr)

LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE ADOPTE SA STRATÉGIE RÉGIONALE POUR LA BIODIVERSITÉ 2023-2032

Le 17 octobre 2022, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a adopté en séance plénière la stratégie régionale pour la biodiversité (SRB) 2023-2032. Établie pour 10 ans, la SRB Nouvelle-Aquitaine est la feuille de route collective pour la reconquête de la biodiversité, co-pilotée par la Région et l’État, en lien avec les agences de l’eau, et avec l’appui technique de l’ARB de Nouvelle-Aquitaine, de l’Ifrée et du Comité français de l’UICN.

 Une stratégie co-construite et partagée avec l’ensemble des acteurs régionaux

Véritable cadre commun pour agir collectivement en faveur de la biodiversité, la SRB NA est le fruit d’un important travail de co-construction engagé en 2019 avec l’ensemble des parties prenantes régionales (État et ses établissements publics, collectivités territoriales, acteurs socio-professionnels, secteur associatif, scientifiques, citoyens…). Sa construction s’est organisée en deux temps :  

Le rapport « Diagnostic et enjeux » de la biodiversité : publié mi-2021 et issu d’un large travail participatif, il dresse le dernier état des connaissances régionales sur les milieux, les espèces, les interactions entre les activités humaines et la biodiversité régionales, et les outils de préservation mis en place. Cet état des lieux factuel et collaboratif aboutit à l’identification partagée des 7 principaux enjeux néo-aquitains au regard de la biodiversité.

Le cadre opérationnel : co-construit avec l’ensemble des acteurs régionaux en réponse aux enjeux identifiés, et à travers de nombreux ateliers de concertation territoriale et des consultations citoyennes, il se compose de 5 orientations stratégiques et de 49 actions opérationnelles.

Zoom sur le plan d’action 2023 – 2032

En réponse aux 7 enjeux identifiés et partagés à l’issue de l’écriture du diagnostic, la stratégie d’action régionale repose sur 5 orientations stratégiques, 20 objectifs à atteindre d’ici dix ans, et 49 actions opérationnelles à mettre en œuvre, afin de mieux protéger, restaurer et gérer la diversité biologique régionale.

  • Orientation A) Préservation : Une meilleure connaissance et une protection renforcée de la biodiversité
  • Orientation B) Territoires : Des territoires engagés mobilisant les Solutions fondées sur la Nature pour leur aménagement
  • Orientation C) Développement économique : La biodiversité comme condition et atout pour le développement économique
  • Orientation D) Mobilisation : Une société reconnectée à la nature, formée aux enjeux de la biodiversité, et mobilisée pour agir
  • Orientation E) Cohérence des politiques : La biodiversité au cœur de politiques publiques ambitieuses, cohérentes et efficaces

Ce plan d’action incarne une ambition commune à s’engager collectivement pour les 10 prochaines années. Sa construction a permis de mobiliser les acteurs du territoire et de les inviter à se saisir des actions pour en assurer la mise en œuvre, à leur échelle. C’est de cet engagement collectif que dépendra la réussite de la SRB !

Retrouver le plan d’action dans le rapport complet

Mise en œuvre et suivi de la SRB Nouvelle – Aquitaine

Ainsi, pour favoriser la mobilisation de tous dans la mise en œuvre du plan d’action, la SRB NA prévoit un dispositif d’engagement qui s’appuie sur divers outils complémentaires (charte d’engagement, dispositifs nationaux comme “Engagés pour la nature”, signature de Conventions territoriales d’exercice concerté (CTEC)…).

Indispensable à sa bonne mise en œuvre, la SRB prévoit également un dispositif de suivi qui permettra de mesurer l’état d’avancement et l’efficacité de la stratégie d’action, et de l’adapter si besoin  afin d’atteindre les objectifs fixés. Il s’appuie notamment sur un comité de suivi, un tableau de bord composé de différents   indicateurs (22 indicateurs de biodiversité ; 3 indicateurs de mise en œuvre globale de la SRB ; des indicateurs de résultat des actions…), et des évaluations (à mi-parcours et finale).

Fortement impliqué depuis plus d’une dizaine d’années dans le développement et le renforcement des SRB, notamment à travers la publication de nombreux travaux de référence sur ce sujet,  le Comité français de l’UICN accompagne la Région Nouvelle-Aquitaine dans cette démarche depuis plusieurs années. Nous tenons à souligner que les SRB sont des outils stratégiques majeurs de mobilisation, encourageant l’innovation et la cohérence de l’action publique en faveur de la biodiversité. Nous tenons également à rappeler qu’une des clés de la réussite d’une SRB réside dans la dynamique collective à créer et à faire vivre pour une mise en oeuvre opérationnelle et efficace de son plan d’action. Pour cela, il est essentiel de garantir des moyens financiers et humains suffisants pour mener à bien les actions dans la durée.

LE COMITÉ FRANÇAIS DE L’UICN ET L’OFB RENFORCENT LEUR ACTION COMMUNE AUPRÈS DES COLLECTIVITÉS PAR LA SIGNATURE D’UNE CONVENTION DE COOPÉRATION

© Philippe Massit / OFB

Le Comité français de l’UICN et l’Office français de la biodiversité (OFB) mènent depuis de nombreuses années des actions communes pour appuyer l’implication des collectivités françaises, et en particulier des Régions, en faveur de la biodiversité. En 2022, ce partenariat est renforcé par la signature d’une convention de coopération triennale ayant pour objectif d’accompagner les régions dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies régionales pour la biodiversité (SRB). Cette coopération a été inaugurée le 23/11 lors du Salon des maires.

A l’occasion du Salon des maires, Maud Lelièvre, Présidente du Comité français de l’UICN, et Pierre Dubreuil, Directeur général de l’OFB, ont présenté officiellement la convention de coopération que les deux structures ont signée afin d’accompagner les régions dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies régionales pour la biodiversité (SRB).

Ce partenariat vient renforcer l’action commune que mènent le Comité français de l’UICN et l’OFB à destination des collectivités depuis de nombreuses années dans l’objectif de contribuer à la mobilisation des territoires, plus que jamais essentielle pour atteindre les nouveaux objectifs nationaux et mondiaux pour la protection de la biodiversité. Il s’articule autour de trois grandes actions :

  • L’élaboration d’une boite à outils méthodologiques dédiés aux SRBIl s’agit d’un guide technique, composé d’une dizaine de fiches thématiques. Chaque fiche propose des pistes méthodologiques, illustrées par des retours d’expériences territoriales, sur des thèmes identifiés par le groupe de travail « Collectivités & Biodiversité » du Comité français de l’UICN comme étant prioritaires pour « réussir » sa stratégie. Trois fiches ont déjà été publiées : Communication & SRB ; Élaboration des SRB dans une démarche prospective ; Identification des enjeux SRB. La quatrième portant sur le « chef de filât » Biodiversité et la Cartographie des acteurs SRB est en cours de finalisation.

  • Le portage de la boite à outils SRB dans les territoires, sa diffusion et sa valorisation, et l’accompagnement des équipes en charge de ces stratégies dans l’appropriation de cet outil.

  • La valorisation des actions des collectivités territoriales dans le cadre des SRB aux niveaux national et international. L’objectif est de valoriser l’expérience et le savoir-faire des collectivités françaises en matière de stratégies pour la biodiversité, et de faire connaitre des expériences inspirantes menées par des collectivités françaises ou étrangères – notamment dans les pays francophones – dans le cadre de leurs stratégies pour la biodiversité. A titre d’exemple, la reconnaissance des actions menées par les collectivités à travers le programme des « Territoires engagés pour la nature » participe à cette dynamique (initiative du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et de Régions de France, pilotée par l’Office français de la biodiversité en partenariat avec les Agences de l’eau).
« Les stratégies régionales pour la biodiversité sont essentielles pour la planification des actions des régions et la mobilisation des acteurs. Elles sont l’un des points clés de la loi Biodiversité de 2016 et le Comité français de l’UICN accompagne leur élaboration et mise en œuvre depuis plus de 10 ans ! »
Maud Lelièvre
Présidente du Comité français de l'UICN
« La SRB Bourgogne-Franche-Comté que nous avons réalisée selon la méthodologie du Comité français de l’UICN en concertation avec l’ensemble des acteurs régionaux, nous a permis de proposer des solutions communes pour préserver et restaurer la biodiversité régionale, et donc de favoriser un engagement collectif dans l’action. La SRB Nouvelle-Aquitaine a été élaborée selon ces principes. »
Stéphane Woynaroski
Président du groupe de travail « Collectivités & Biodiversité » du Comité français de l’UICN et Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté
« Les SRB sont également des facteurs d’innovation et de cohérence de l’action publique pour la biodiversité. Elles prennent notamment en compte les orientations de la Stratégie Nationale Biodiversité (SNB). »
Pierre Dubreuil
Directeur général de l’OFB

Ainsi, le Comité français de l’UICN et l’OFB encouragent l’ensemble des Régions à se doter de SRB ambitieuses, engageantes et opérationnelles en utilisant cette boite à outils, et à intégrer les dispositifs existants dans les territoires dans leur mise en œuvre (en particulier les programmes destinés à favoriser la mobilisation et l’accompagnement des communes et des intercommunalités, comme les Atlas de la biodiversité communale ABC, ou encore « Territoires engagés pour la nature »).

POUR ALLER PLUS LOIN

Rencontres départementales de la nature des Bouches-du-Rhône le 30 novembre à Marseille, les inscriptions sont ouvertes !

Le 30 novembre prochain, le Département des Bouches-du-Rhône vous convie à une journée entièrement dédiée à la nature et ouverte à tous les acteurs engagés pour la protection de l’environnement. Organisées en partenariat avec le Comité français de l’UICN et avec le soutien technique d’idealCO, les Rencontres départementales de la nature réuniront à Marseille l’ensemble des acteurs locaux et nationaux œuvrant en faveur de la biodiversité.

A cette occasion, la collectivité présentera sa Stratégie départementale pour la biodiversité, fruit d’une œuvre collective et issue d’un partenariat avec le Comité français de l’UICN. Ces rencontres donneront lieu à des témoignages et des échanges autour de la stratégie. Trois thématiques seront mises en avant lors des différentes sessions : les aires protégées et leur tableau de bord à l’échelle des Bouches-du-Rhône, les solutions fondées sur la nature face aux changements climatiques, et la concrétisation de l’approche Une seule santé.

Présentées par la journaliste Fanny Agostini, les Rencontres départementales de la nature donneront la parole à un panel d’intervenants de haut niveau (par ordre de passage pendant la journée) :

  • Martine Vassal, Présidente du Département des Bouches-du-Rhône
  • Maud Lelièvre, Présidente du Comité Français de l’Union internationale pour la conservation de la nature
  • Nirmala Seon-Massin, Directrice de l’Expertise au Museum National d’Histoire Naturelle, Paris
  • Didier Réault, Vice-Président du Département des Bouches-du-Rhône et Délégué aux solutions fondées sur la nature
  • Florence Clap, Responsable du programme Politiques de la biodiversité au Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature
  • Michel Bourrelly, Directeur adjoint de l’Environnement des Grands projets et de la Recherche au Département des Bouches-du-Rhône
  • Laure Debeir, Chargée de Programme Aires Protégées au Comité français de l’UICN 
  • Laurent Germain, Coordinateur thématique SNB et Politiques de conservation à l’Office français de la biodiversité
  • Roger Estève, Expert environnement au Conseil National de Protection de la Nature
  • Hélène Souan, Cheffe du service biodiversité, eau et paysage à la DREAL Sud-PACA
  • Raphaël Bille, Directeur du programme de la Tour du Valat
  • Marion Peguin, Responsable du service Aménagement Gestion au Conservatoire du littoral
  • Serge Morand, Écologue de la santé, spécialiste des maladies infectieuses, chercheur au CNRS et au CIRAD. Membre du One Health High-Level Expert Panel (OHHLEP)
  • Isabelle Martel, Vétérinaire et Directrice du Laboratoire départemental d’analyses CD13 
  • Michel Durousseau, Chargé d’enseignement à l’Université de Strasbourg et Vice-Président de la Société française pour le droit à l’environnement
  • Sébastien Gardon, Inspecteur de santé publique vétérinaire, Chef de service Adjoint Formations statutaires et diplômantes à VetAgroSup 

Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous contacter (fabien.kufel@uicn.fr)

La communauté de communes de la Vallée de Bruche en Alsace est élue « Capitale française de la Biodiversité 2022 »

Vallée de la Bruche / Panorama © CCVB

La communauté de communes alsacienne devient la onzième « Capitale française de la Biodiversité », sur le thème “Paysage & Biodiversité”. Le Comité français de l’UICN, associé depuis de nombreuses années à ce concours national qui distingue les collectivités locales s’engageant de manière remarquable dans la préservation de la biodiversité, salue les démarches réalisées par les territoires récompensés. Avec les 4 autres collectivités lauréates, la communauté de communes de la Vallée de Bruche illustre par ses actions le lien étroit entre restauration des paysages et protection de la nature.

A partir d’un paysage profondément dégradé par la déprise agricole et l’enrésinement forestier, la communauté de communes de la Vallée de la Bruche (20 883 hab., Bas-Rhin) a su impulser une politique de réouverture des paysages, en permettant l’émergence et la pérennisation d’acteurs économiques et associatifs (associations foncières pastorales, syndicat des arboriculteurs et récoltants familiaux de fruits), susceptibles de contribuer au maintien des paysages ouverts sur le long terme. La gestion paysagère menée dans cette vallée vosgienne est intimement liée, dans la conception comme dans la mise en œuvre, à la préservation et au développement de la biodiversité. Ainsi, de nombreux éléments fixes du paysage (bosquets, haies, arbres isolés, vergers…) ont été favorisés ainsi que la restauration de fonds de vallées et  berges de cours d’eau… Un véritable travail de fond constituant et entretenant une « dentelle » d’espaces à haute valeur paysagère et environnementale.

Le projet paysager de la collectivité apparaît aussi fortement intégré aux autres composantes du territoire : tourisme, valorisation agricole, fermes-auberges, lien social, cadre de vie, mobilité, etc. De ce fait, il est porté par toute une communauté d’acteurs, et ce depuis plus de trente ans. Un exemple riche et inspirant pour les territoires ruraux de montagne comme de plaine, mais aussi pour les bourgs, les villes voire les métropoles partout en France.

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de visite de terrain

Quatre autres collectivités récompensées

Saint-Chamas (8 593 hab., Bouches-du-Rhône) reçoit le titre de meilleure commune pour la Biodiversité 2022 (catégorie – de 20 000 habitants). Le littoral de Saint-Chamas, situé dans le secteur contraint de l’étang de Berre et à proximité d’une centrale hydroélectrique, comprend deux sites classés Zone Natura 2000, tandis que 4 ports de plaisance ou de pêche ponctuent ses rives. De nombreuses plages sauvages faisaient l’objet d’une fréquentation et d’une baignade non encadrées. Outre le peu de confort des usagers, cela générait des impacts défavorables pour la faune et la flore, pour la nidification des

Saint-Chamas / Plage des Cabassons © Jérôme Champres, Cerema

Sternes naines par exemple sur le cordon coquillier de la Petite Camargue. Pour réaffirmer son identité littorale et permettre une meilleure accessibilité et utilisation des rives de l’étang tout en protégeant les secteurs naturels qui sont sensibles à la fréquentation du public, la commune a créé une plage en lieu et place d’un ancien stade. L’objectif est la réappropriation de l’étang en investissant autour des activités nautiques douces (baignade, kayak, paddle, voile) tout en limitant l’accès au littoral aux embarcations à moteur. La plage des Cabassons a été labellisée Pavillon bleu en mai 2022, tandis que des nurseries artificielles expérimentales de type “biohuts” ont été immergées dans le port de plaisance Notre-Dame.
Forte d’un réseau associatif, citoyen et naturaliste très dynamique, la commune a mis en place un « Permis de végétaliser » qui participe à améliorer le paysage urbain avec les habitants, et un Atlas de la biodiversité communale en cours va permettre d’améliorer encore la connaissance de la nature locale. 

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de visite de terrain

Saintes (25 470 hab., Charente-Maritime) est nommée meilleure commune pour la Biodiversité 2022 (catégorie – de 100 000 habitants). La ville pilote l’Espace Naturel Sensible des prairies inondables de la Palu (12 ha), aux enjeux forts tant sur la protection de la ressource en eau potable que pour sa faune et sa flore, exceptionnelles. Au-delà de son travail de maîtrise foncière et de gestion écologique, l’originalité de l’action de la ville de Saintes est de constituer avec son partenaire le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle‐Aquitaine, un stock de semences de plantes locales sauvages, qui lui permet d’être auto‐suffisante pour ses projets d’aménagements et de renaturation sur le territoire communal, et de disposer de mélanges prairiaux spécifiques

Saintes / Végétalisation après désimperméabilisation © Ville de Saintes

et adaptés en fonction des milieux à requalifier (prairies humides, mésophiles, coteaux calcaires…) jusqu’au milieu le plus urbain. En effet, partant du constat que la moitié de ses trottoirs étaient vieillissants et peu compatibles avec un entretien « zéro phyto », la ville les désimperméabilise et les végétalise en partie avec ces semences locales sauvages, tout en respectant les usages. Une action qui permet d’embellir mais également de diminuer les effets d’îlots de chaleur urbain, de favoriser l’infiltration des eaux de pluie et qui contribue à préserver et restaurer la biodiversité en milieu urbain. Elle est de surcroît beaucoup moins coûteuse en entretien !

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de visite de terrain

Angers (154 508 hab., Maine-et-Loire) est la meilleure commune pour la Biodiversité 2022 (catégorie + de 100 000 habitants). La collectivité s’appuie sur un héritage et savoir-faire reconnu dans le domaine de l’horticulture et du paysage, qu’elle fait évoluer au regard des enjeux de biodiversité avec une approche plus naturaliste, notamment dans les grands parcs Balzac ou Saint-Nicolas. Son action sur un très vaste patrimoine naturel (1000 ha d’espaces naturels et 550 ha d’espaces verts plus urbains) est structurée autour d’un plan “Nature en ville 2021-2025” articulé avec le Schéma directeur métropolitain des paysages

Angers / Réhabilitation allée Jeanne d'Arc © Marc Barra

angevins. Parmi les nombreuses actions de ce plan, la jeune micro-forêt urbaine du Grésillé (3 ha) préfigure un vaste programme de plantation de nouveaux boisements, dont la palette végétale arborée et arbustive est constituée de jeunes plants d’essences végétales locales adaptées au site (exposition, sol, cortège végétal du boisement riverain et climat local) sur la base d’un diagnostic préalable, avec un suivi dans le temps et pas ou peu d’entretien. Un exemple encore rare d’approche scientifique et technique qui tranche avec la mode souvent contestable de micro-forêts dites “Miyawaki”. Un inventaire participatif des arbres remarquables a par ailleurs été réalisé et annexé au plan local d’urbanisme.
En secteur de centre-ville dense, la ville réalise des « mini-jardins » en pied de façade, à la demande des habitants qui en assurent ensuite l’entretien. Le choix des plantations est fait par les habitants parmi une gamme de plantes horticoles ou de vivaces labellisées végétal local® qui représente près de la moitié des choix des habitants. Fin 2021, la ville compte 505 mini-jardins, soit 2176 mètres linéaires et 653 m² déminéralisés.

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de visite de terrain

Laroque-des-Albères (2 115 hab., Pyrénées-Orientales), coup de cœur du Jury 2022, a mis en place un Périmètre de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) sur plus de 600 hectares et met en œuvre une politique foncière dynamique, outils rarement mobilisés par une commune de cette taille. Le PAEN a été très efficace pour faire reconnaître la valeur paysagère et écologique des espaces de mosaïque agricole : vergers, vignobles, friches, haies, landes et fourrés, haies, prairies siliceuses, chênaie et boisement de chênes lièges. Cette démarche, qualifiée de “bouclier vert” par les élus

Laroque-des-Albères / Paysage © Gilles Lecuir

permet à la commune de lutter contre la très forte pression d’urbanisation de son territoire et le risque de cabanisation. Le périmètre – près du tiers de la surface de la commune – la relative ancienneté de la démarche, lancée dès 2012, sont d’autant plus remarquables que les PAEN restent encore peu développés au niveau national.
C’est enfin un excellent exemple du rôle fondamental des Conseils départementaux en matière d’ingénierie territoriale, aux côtés des Régions et de l’Etat, tout particulièrement pour les petites communes : c’est en effet le Département des Pyrénées-Orientales qui apporte son appui technique et financier à la commune de Laroque-des-Albères tant sur son PAEN que sur ses acquisitions foncières.

Pour en savoir plus : Consulter le rapport de visite de terrain

L’édition 2023 du concours Capitale française de la Biodiversité est d’ores et déjà ouverte : communes et intercommunalités françaises sont invitées à candidater jusqu’au 31 janvier 2023 sur www.capitale-biodiversite.fr afin de faire connaître et valoriser leurs réussites autour du thème « Arbres & Forêts ».

Un cycle de webinaires est proposé sur ce thème par le concours Capitale française de la Biodiversité avec le CNFPT et l’OFB, premier rendez-vous mercredi 21 septembre 2022.

Le concours Capitale française de la Biodiversité est organisé par l’Office français de la biodiversité, Plante & Cité, centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville, et les Agences régionales et collectifs régionaux pour la Biodiversité, avec la participation du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Elle est soutenue par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Enfin, elle s’appuie sur de nombreux autres partenaires, réunis au sein de son Comité scientifique et technique en charge de l’évaluation des candidatures.

La Communauté de communes de la Vallée de la Bruche est la 11e Capitale française de la Biodiversité, elle succède à La Roche-sur-Yon (2021), la Métropole de Lyon (2019), Besançon (2018), Muttersholtz (2017), Rennes (2016), Strasbourg (2014), Niort (2013), Lille (2012), Montpellier (2011) et Grande-Synthe (2010). En savoir plus sur les lauréats des précédentes éditions !

RESTAURATION DE LA CONCHE DES GAILLOUNEYS POUR PROTÉGER LE LITTORAL

Restauration de la conche des Gaillouneys à la Teste-de-Buch – Gironde (33)

Les territoires littoraux sont exposés à de nombreux risques naturels : submersions marines, érosion côtière, mobilité dunaire, avec des conséquences importantes pour les populations locales. Inondations, recul du trait de côte, ensablement de l’intérieur des terres, ces phénomènes peuvent ainsi menacer les habitations, les voies de communication et les cultures. Tous les départements français littoraux sont concernés par le recul du trait de côte, sur des linéaires plus ou moins importants, et on compte aujourd’hui en France 1,4 million d’habitants et 850 000 emplois exposés aux submersions marines. Amplifiées par les changements climatiques, les submersions marines vont devenir plus intenses et plus fréquentes et l’érosion des littoraux s’intensifiera au fil du temps.

Les infrastructures d’ingénierie civile constituent une protection temporaire et limitée face aux éléments naturels, et ne peuvent plus constituer l’unique réponse des territoires littoraux. Une adaptation est nécessaire pour gérer ces risques, en recourant notamment aux Solutions fondées sur la Nature (SfN). Economiquement viable et à bénéfices multiples pour les populations humaines et pour la biodiversité, celles-ci permettent de répondre aux enjeux littoraux de façon durable et efficace. En effet, la conservation et la restauration des écosystèmes littoraux comme les plages, dunes, marais et prés salés, estuaires, lagunes littorales, herbiers, mangroves et récifs coralliens, permet de réduire à la fois l’exposition des territoires aux aléas naturels car ces milieux représentent des espaces tampons, et aussi l’ampleur des dégâts car ils constituent une barrière face au vent, à la houle et au sable.

Fin 2015, la restauration du cordon dunaire du site de la Conche des Gaillouneys, située au sud de la dune du Pilat, a été mise en place dans l’objectif de ralentir le processus de déplacement des sables vers l’intérieur des terres lors des coups de vent et de protéger la route départementale 218 située à proximité. Sous l’impulsion de l’État, du Conservatoire du littoral (propriétaire) et du Syndicat mixte de la dune du Pilat (gestionnaire du grand site), les équipes de l’ONF (maître d’œuvre) ont réalisé un remodelage de quelques buttes résiduelles, puis piégé les sables transportés par le vent en installant une couverture de branchages de pins et de genêts de plus de 6 hectares. La pose de branchages a permis d’améliorer les conditions d’accueil des végétaux et, par la suite, les plantations d’Oyats d’accompagner la reprise de la végétation. La plupart des secteurs traités sont aujourd’hui couverts d’un tapis végétal composé d’espèces locales, tandis que le site est géré durablement pour éviter toute reprise de la mobilité dunaire et limiter la destruction des plantations par les flux piétons

Les solutions sont dans la nature pour réduire les risques littoraux et préserver la biodiversité

Le Comité français de l’UICN publie aujourd’hui « Les Solutions fondées sur la Nature pour la réduction des risques littoraux en France », un recueil à destination des élus et acteurs locaux pour faciliter le déploiement des Solutions fondées sur la nature dans les territoires.

Des solutions efficaces face aux risques naturels

Érosion côtière, submersion marine, mobilité dunaire… face aux risques naturels, accentués par les changements climatiques, les Solutions fondées sur la Nature sont des réponses efficaces et durables pour répondre à ces enjeux tout en apportant des bénéfices pour la biodiversité.

Dunes, marais côtiers, estuaires ou encore mangroves constituent des espaces tampons et des obstacles face aux tempêtes. Ils fixent et stockent également le sable permettant de réduire l’érosion côtière et les mouvements dunaires. Enfin, ils sont des remparts naturels contre la montée des eaux. Les actions de préservation et la restauration de ces écosystèmes sont donc cruciales pour augmenter la résilience des territoires face aux effets des changements climatiques. Ce sont en outre des alternatives pérennes et moins couteuses que les infrastructures grises.

La France, en métropole comme en Outre-Mer, est particulièrement concernée par ces risques littoraux. Cette vulnérabilité est exacerbée par une forte densité de population qui entraine un haut niveau d’artificialisation alors que ces milieux concentrent une biodiversité remarquable et particulièrement menacée par les activités humaines.

Des retours d’expériences concrets

Face à ce constat et à l’urgence d’agir, la publication « Les Solutions fondées sur la Nature pour la réduction des risques littoraux en France » présente 9 retours d’expériences de projets concrets de protection, restauration et gestion durable d’écosystèmes côtiers mis en œuvre en France métropolitaine et en Outre-Mer :

En Gironde, la restauration des dunes de la conche des Gaillouneys sur la commune de La Teste de Buch, a permis de réduire significativement la mobilité dunaire (auparavant de 5m/an) en utilisant notamment des espèces locales qui ont colonisé le milieu dunaire et permis la stabilisation du sable.

Dans l’Hérault, la destruction d’une route construite sur la dune et la restauration du lido du Petit et Grand Travers ont permis de réduire les risques de submersion marine et d’érosion côtière. Une avancée du trait de côte est même visible sur une partie du site.

Crédit photo : Petit Travers – Jean Favennec

Par la valorisation d’exemples concrets inspirants, ce recueil identifie les facteurs de réussite de chaque projet pour guider les acteurs du territoire qui souhaitent s’engager dans la démarche. 

Ces retours d’expérience illustrent l‘importance de la mise en place de démarches participatives de co-construction, de la concertation et de la communication entre l’ensemble des parties prenantes d’un territoire. De plus, ils montrent la nécessité de renforcer les moyens humains et financiers consacrés à ces actions pour garantir la pérennité de ces projets sur le long terme.

Le déploiement des Solutions fondées sur la Nature doit aujourd’hui s’accélérer fortement avec la mise en œuvre de politiques volontaristes et opérationnelles. Des écosystèmes préservés et diversifiés sont nos meilleurs alliés pour limiter les impacts des catastrophes naturelles, dont la fréquence et l’intensité sont amplifiées par les changements climatiques.

Le Comité français de l’UICN participera aux 12èmes Assises Nationales de la Biodiversité, du 7 au 9 septembre à Besançon !

À l’occasion des 12èmes Assises Nationales de la Biodiversité (ANB), idealCO et les Ecomaires invitent les acteurs du monde de la biodiversité (Collectivités, services de l’État, associations, entreprises, etc.) à se réunir, du 7 au 9 septembre 2022 à Besançon, autour de 6 grands parcours thématiques, au cœur de l’actualité :

  • Agriculture et biodiversité
  • Aménagement des territoires et biodiversité
  • Résilience et adaptation au changement climatique
  • Mobilisation et sensibilisation de la société civile
  • Fiscalité et financements de la biodiversité
  • Protection et restauration des écosystèmes

Les Assises, ce sont plus de 40 ateliers, sur place et à distance, proposant un panel de contenus et de formats, innovants et inspirants, pour avancer ensemble dans la mise en œuvre de solutions : 3 séances plénières, des regards croisés, des formats collaboratifs, un speed-meeting, des projections de documentaires…

Cette édition, co-organisée avec la Région Bourgogne-Franche-Comté et le Commissariat de Massif du Jura, et en partenariat avec le Département du Doubs, la Ville de Besançon et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, accueillera également les 6èmes Assises Nationales des Espaces Naturels Sensibles, et proposera un parcours dédié aux entreprises.

Le Comité français de l’UICN vous y donne rendez-vous pour plusieurs ateliers :

  • Le mercredi 7 septembre à 16h30, pour un atelier dédié à l’engagement des Départements en faveur des Solutions fondées sur la Nature (format hybride).
  • Le jeudi 8 septembre à 9h,  pour une présentation des outils à disposition des collectivités pour la planification, la gestion et la gouvernance des aires protégées (format hybride) ;
  • le jeudi 8 septembre à 14h, pour son atelier “Une boite à outils pour sa stratégie territoriale pour la biodiversité!”.